3 clés pour rebondir après la crise du COVID 19
POURQUOI ne peut-on pas reprendre le travail comme si rien ne s’était passé?
Parce que nous vivons une crise et que par définition une crise est une situation qui rompt l’équilibre de notre système.
Le COVID 19 engendre des ruptures d’équilibre au niveau sanitaire, économique et social.
- Sanitaire qui se traduit par une réorganisation des soins dans une extrême urgence pour faire face à un flux exponentiel de malades hospitalisés, nécessitant la mise en place de moyens humains importants pour y faire face, de parer au manque de matériel lié à cette situation exceptionnelle, d’accélérer la recherche de médicaments et vaccin…
- Economique avec un arrêt brutal de multiples activités ou à l’inverse un rebond d’activité dans certains secteurs qui doivent s’adapter à la situation tout en permettant aux employés de travailler dans des conditions sanitaires sécurisées.
- Sociale car une crise est révélatrice de comportements. Des élans incroyables de solidarité et de générosité se mettent en place pour soutenir les personnes qui travaillent à nous soigner, alimenter, livrer, produire… Certains se portent volontaire pour aider sur le terrain ou tout simplement prennent le temps de téléphoner à des amis éloignés ou parents isolés.
Parce que ces ruptures ont des conséquences diverses.
Cette situation est non conforme à nos référentiels et génère de fortes émotions.
- Dans le travail la plupart des repères s’envolent. Le rapport au temps change. Soit il s’accélère pour ceux qui doivent travailler sans relâche (soin, précarité, alimentaire, livraison…) soit au contraire il se ralentit pour ceux qui ont peu ou plus d’activité (chômage partiel, fermeture de site …). Les réunions se font à distance, certains sont en télétravail toute la semaine ou à l’opposé sur le terrain 24H/24. Il faut trouver en urgence des solutions inhabituelles, sortir de sa zone de confort, faire des choix et décider dans l’incertitude. On ne sait pas à quoi se raccrocher car aucune situation similaire ne permet de se référer à quelque chose de stable ou connu.
- Humainement et quelle que soit sa situation, la charge émotionnelle est forte : doute sur le risque de contamination pour soi ou ses proches, peur de ne plus avoir de travail, chagrin de perdre quelqu’un ou au contraire joie de voir un proche ou un patient guéri, gaité de partager un instant de jeu en famille, étonnement de vivre un instant de communion sur son balcon à 20H avec ses voisins de rue que nous ne connaissions pas, plaisir de se voir soutenu ou des liens familiaux ou amicaux se renforcer…. Chacun vit confiné dans des contextes divers de confort ou d’inconfort, de soutien ou d’isolement. Des parents sont séparés de leurs jeunes enfants, d’autres de leurs parents âgés à qui ils ne peuvent rendre visite, d’autres ont peur pour leurs proches hospitalisés ou ne peuvent rendre un dernier hommage à un ami décédé. Pour certains c’est une période bénéfique pour faire de nouvelles activités, se ressourcer ou réfléchir sur ses priorités de vie alors que pour d’autres c’est une période d’intense stress, de souffrance ou de conflits, voire de détresse ou danger.
COMMENT créer ou recréer une dynamique constructive au travail ?
Il y aura l’avant et l’après Covid 19 et il faudra gérer les contradictions. La dernière étape de la gestion d’une crise est de faire un retour d’expérience pour apprendre sur ce qui s’est passé et évoluer pour éviter ou anticiper une nouvelle crise.
Trois axes sur lesquels travailler :
1. Poser l’émotionnel.
Individuellement un temps de décharge émotionnelle est indispensable, quelque soit le vécu et aussi bien pour faire face à l’épuisement physique et mentale après une période de suractivité qu’à une baisse d’énergie due à un manque d’activité. Il est utile d’exprimer son vécu et ses émotions, ce qui a été lourd à vivre, de verbaliser son ressenti, ses peurs, ses angoisses, ses doutes.Collectivement au niveau d’une équipe les divergences de vécus ne doivent pas devenir des tensions
2. Redonner un sens commun
Pour faire face à ces ruptures et tous les repères perturbés ou obsolètes, un temps d’échanges est utile. Des écarts se seront creusés entre les collaborateurs. Des questions existentielles sur le sens de sa vie, son rapport au travail, à sa famille, à soi, son mode de consommation, d’approvisionnement, de déplacement, de rapport à l’environnement… vont nécessairement se poser.
A l’échelle de l’équipe de travail les questions fondamentales autour du sens commun sont en attente de réponse : Pourquoi sommes-nous ensemble ? Quelle est la raison d’être de notre entreprise ? Quel est le sens de nos missions ? … .
3. Faire un retour d’expérience appréciatif pour tirer un apprentissage de cette expérience et se ressourcer collectivement en énergie.
L’organisation du travail aura été perturbé : mode de travail, gestion de l’urgence, prise de décisions.
Pour faire de cette expérience un apprentissage positif, il est indispensable de structurer les échanges en réfléchissant à ce qui a permis de gérer les difficultés, les comportements mis en place, les savoir-faire et savoir-être qui ont été mobilisé, le fonctionnement du collectif, le relationnel, les nouvelles forces et talents identifiés ….
Faire un retour d’expérience appréciatif sert à recréer une dynamique constructive propice à renforcer l’esprit d’équipe et faire grandir individus et organisation.